Cette nuit j’ai mis sous terre un baiser.
Il avait reposé pendant treize mois entre nous deux
et tu m’avais demandé plusieurs fois :
qu’est-ce qui repose donc tout le temps là ?

Quand tu dormais enfin, j’ai fourré
le baiser avec mes lèvres dans une petite boîte
pleine d’ouate et suis sorti dans le jardin. J’y ai
creusé une tombe de deux bouches de profondeur

sous le hêtre. Les mille baisers
que le vent détachera l’année prochaine rouge et doux
des branches seront tous pour toi.
Poème secret – Ingmar Heytze
l'as-tu retrouvée ?
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